Les marchés surfent sur la vague...
Conjoncture et marchés
La lettre de GESTION PRIVEE - juillet 2019
En dépit d’une certaine volatilité liée au conflit commercial entre la Chine et les États-Unis, les marchés ont finalement poursuivi au deuxième trimestre le net rebond entamé en début d’année. Le redémarrage en juin d’un dialogue sino-américain plus constructif et l’attitude plus accommodante des banquiers centraux face à un risque de ralentissement plus marqué ont été les deux moteurs de ce rebond.
La mise en place début mai de nouvelles taxes douanières sur 200 Mds $ de produits chinois importés aux États-Unis, et l’interdiction pour les entreprises américaines de travailler avec la société technologique chinoise Huawei, ont accentué le climat de défiance, pesant ainsi sur l’ensemble de l’économie mondiale. Dans ce contexte, la croissance s’est encore essoufflée au 2ème trimestre, avec une dégradation des indicateurs, en particulier manufacturiers, partout dans le monde. L’Europe, et surtout l’Allemagne, fortement exposée aux émergents, n’a pas été épargnée par cette tendance. Ainsi, les attentes de bénéfices par action des entreprises européennes pour 2019 ont, dans l’ensemble, été à nouveau revues à la baisse (+4% contre +8% en début 2019). Si le secteur manufacturier a souffert, la consommation des ménages s’est, quant à elle, maintenue à des niveaux très satisfaisants, voire s’est améliorée, tant en Europe qu’aux États-Unis ou encore en Chine. La bonne tenue du marché de l’emploi ainsi que les mesures fiscales ont en effet redonné du pouvoir d’achat aux ménages.
Néanmoins, par crainte d’une éventuelle récession et au vu de la faiblesse de l’inflation, les banquiers centraux ont poursuivi l’inflexion de leur politique monétaire engagée en début d’année. La banque centrale américaine s’est prononcée en faveur d’une possible baisse de taux en juillet prochain, et une seconde pourrait être envisagée en septembre. De son côté, la BCE a rappelé que les baisses de taux faisaient aussi partie de ses outils. L’arrivée de Madame Lagarde à la tête de la BCE en novembre prochain nous permet d’être confiants dans la continuité de cette stratégie. Ainsi, les perspectives de ce nouvel afflux de liquidités ont largement soutenu les marchés.
Au vu des dernières annonces faites lors du sommet du G20 fin juin, les négociations entre la Chine et les États-Unis semblent prendre une tournure plus constructive. La menace de taxes douanières supplémentaires n’a pas été activée et l’embargo sur Huawei a été levé. Dans ce contexte, on ne peut exclure une reprise des échanges mondiaux au second semestre.
Un tel scénario, s’il se confirme, pourrait permettre la poursuite du rebond des marchés. Les niveaux de valorisation actuels des actions européennes sont encore acceptables et présentent une décote de l’ordre de 10% par rapport aux niveaux de 2017. Nous continuons à privilégier les actifs les plus liquides et les sociétés qui bénéficient de perspectives de croissance de résultat les plus fortes.
Rédigé le 8 juillet 2019