Changement de météo ?
Cogefi Gestion
La lettre de Gestion Privée - octobre 2023
Si le réchauffement climatique s’invite dans notre quotidien, les marchés ont, quant à eux, connu un petit coup de froid estival après deux premiers trimestres sans nuages !
Il faut dire qu’un peu partout sur la planète économique le temps s’est avéré orageux, à l’image de l’Asie, et notamment de la Chine, où la crise immobilière a refait surface. En effet, après les déboires du promoteur Evergrande (300 milliards de dollars de dettes), c’est Country Garden qui a vacillé. Le secteur de l’immobilier, qui représente aujourd’hui encore 30% du PIB chinois, menace la croissance du pays et prend à contre-pieds les investisseurs qui avaient misé sur le dynamisme du pays après l’abandon de sa politique zéro Covid.
Aux États-Unis, c’est le coup de chaud sur les taux d’intérêt qui a consolidé les indices américains. En effet, sur fond d’inflation toujours élevée, alimentée par un baril de pétrole sur ses plus hauts (+30% sur le trimestre), l’emblématique taux 10 ans américain s’est hissé ponctuellement au-delà des 4.60%. Un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2007 ! La dégradation de la note de la dette américaine par l’agence de notation Fitch, couplée plus récemment au risque d’un shutdown (incapacité du gouvernement américain à payer son administration en cas d'insuccès du vote du Budget par le Congrès), ont également pesé sur le moral des investisseurs. Ces derniers se sont inquiétés de la position très ferme de la Banque centrale au sujet de sa politique monétaire, craignant l’impact sur la croissance économique d’une hausse de trop !
Effet ricochet en Europe avec des taux d’intérêt sur les dettes européennes qui se sont eux aussi tendus dans un contexte de dégradation significative des indicateurs économiques de la zone euro à la différence des États-Unis.
Si l’horizon peut, sur ce constat, sembler bouché, pas d’avis de tempête néanmoins. Tout d’abord, sur toutes ces nouvelles, les indices ont consolidé en bon ordre et de façon limitée voire saine sur le trimestre (-2.53% pour le CAC40, -3.64% pour le S&P500) et ceci après une progression sensible depuis le début d’année. Seules les différences entre secteurs ont été plus marquées.
Nous avons détecté une divergence de performances entre thématiques value (valeurs décotées) et croissance dès le début de l’été. Aussi, avons nous réduit l'exposition aux actions dans nos fonds, notamment le poids du secteur du luxe fortement corrélé à la situation économique chinoise, au profit de la santé, et de l’énergie qui a bénéficié de la remontée des prix du baril.
Dans nos mandats de gestion, cette diminution d’exposition aux actions s’est opérée en faveur de l’obligataire par l’introduction de notre nouveau fonds Cogefi Bonds 2026 investi uniquement dans des dettes à maturité 2026, avec une stratégie de portage offrant un rendement cible à l’échéance de 6% par an pendant les 3 prochaines années.
Les perspectives d’une normalisation de l’inflation en 2024, associées à des politiques monétaires moins restrictives et des mesures de relance à venir en Chine, pourraient transformer cet épisode de consolidation. Une première opportunité serait alors de revenir sur des valeurs qui étaient devenues trop chères mais intéressantes pour le moyen long terme.
Rédigé le 9 octobre 2023